mardi 1 décembre 2009

'Île de Pâques (Rapa Nui)

Dimanche 15 Novembre 2009 Départ pour l'Île de Pâques.
On laisse une bonne partie de nos bagages à l'appartement. Même si on voyage en classe économique,on se pensait en première jusqu'au moment de voir la VIP. Wow! Ça c'est du luxe. Même avec une heure de retard, tout a passé très vite. Le proprio est venu nous chercher à l'aéroport avec les colliers de fleurs typiques de la Polynésie. Heureusement car on ne se rappelait plus du nom de l'hôtel "Tautira". On est arrivé de nuit et à la pluie battante. Un rapide coup d'oeil au chalet puis une courte mais intéressante conversation avec les proprios Juan et Jorge et voilà qu'on tombe de sommeil. Heureuseemnt le lit est confortable.

Lundi 16 Novembre 2009
Il pleut il pleut bergère. On ira voir les moutons et les têtes dures un autre jour. Aujourd'hui on se repose après un petit tour à l'épicerie locale, qui me rappelle le magasin général des temps jadis. C'est pas ici qu'on économisera sur le prix du panier d'épicerie.

Mardi 17 Novembre 2009
Promenade au village Hanga Roa. Au bord de la mer, on peut voir nos premiers Moai.Les Polynésiens sont accueuillants. Des gens tranquilles et pas trop pressés. On a rencontré une Tahitienne qui travaille au bureau d'information touristique. Elle est venue demeurer ici car elle n'aime pas ce que la France a fait de son pays natal. Elle dit que Tahiti est maintenant le Cancun de la Polynésie. Au moins ici à Rapa Nui, on respecte le patrimoine. Toute l'île est un musée à ciel ouvert. On a rencontré une guide touristique qui nous a proposé un tour privé de l'île en une journée complète. Mais le prix nous a semblé exorbitant. Après tout, le tour n'est que de 32 km. Bertin et moi on est tous les deux d'accord pour dire qu'il y a vraiment de l'abus envers les touristes qui se retrouvent ici sans moyens de transport. On devient une clientèle très captive.

Mercredi 18 Novembre 2009
À la suite d'une tempête quasi tropicale (non pas vraiment) la nuit dernière, on se réveille ce matin sans électricité dans la maison. C'est courant ici de manquer de courant.
On a exploré le côté sud de l'île, près du port de mer. On a vu le volcan mais on ne l'a pas escaladé. Nous n'avons pas encore décidé si on ira par nos propres moyens ou si l'on prendra un guide touristique. Chemin faisant on est arrêté à quelques boutiques et j'ai pu m'acheter un T-shirt à bon prix (made in China naturellement). On a aussi rencontré un autre guide français qui nous a donné un cours d'histoire sur les Moai, même avant qu'on signe pour le tour. Il est originaire de Charente dans la même ville qui a vu naître Samuel de Champlain. De retour à la maison, Juan est venu voir si tout allait bien. Il travaille pour Lan et nous arrangera notre carte d'embarquement pour le retour. Non on ne lui a pas dit ce qu'on pensait de sa compagnie aérienne. Il nous a offert de nous servir de guide samedi pendant sa journée de congé. C'est lui qui nous fait le meilleur prix. Il ne le sait pas encore mais son frère lui, nous a réduit le prix de l'appartement. Je pense qu'il a eu pitié des pauvres touristes que nous sommes. Il faut dire qu'on se plaint beaucoup des abus. Peut-être qu'on les rend mal à l'aise.

Vendredi 20 Novembre 2009
Aujourd'hui, Bertin était bien décidé à gravir la montagne qui mène au village d'Orongo. Mais notre bon ange Rafaël veillait sur nous. Juste au moment de fermer le portail, un taxi s'est arrêté devant notre porte. Il nous a offert de nous conduire aller-retour et de nous attendre au volcan. Tout ça à un prix raisonnable. On n'aura pas à marcher les 9 km. De plus aujourd'hui il fait très beau enfin. Pas de nuages au-dessus du volcan. Le gardien du parc nous a reçu en souhaitant la bienvenue au Québécois que nous sommes. Il parlait bien français et a tout de suite su qu'on venait du Québec. Notre accent je suppose. À une époque plus récente,Orongo était un site de compétition sportive très important. Les compétiteurs devaientt descendre la falaise en courant, traverser à la nage jusqu'à l'île Motu Nui et se dénicher un oeuf de stèrne, qu'il accrochait à son front. Le premier arrivé au point de départ devenait le roi de l'île pour un an. De nos jours cette compétition est interdite car trop dangereuse.
En après-midi on a tout de même fait une promenade jusqu'au site de Ahu Ataï pour voir mon moaï aux yeux blancs. Une longue marche. En arrivant au chalet, j'ai remarqué combien Bertin était brûlé par le soleil. Il n'a pas mis de crème à bronzer. Il est tellement rouge que mon proprio a dit qu'il ressemblait à une tomate.

Samedi 21 Novembre 2009
Aujourd'hui c'est le tour de la côte Est. Mais Bertin ne pourra pas venir. Il ne peut même pas supporter sa chemise tellement cela lui fait mal. Ici quand le soleil ose se montrer, il frappe fort. Je suis partie avec Juan, mon guide pour aujourd'hui, pour en apprendre plus sur les Moaï et sur l'histoire de cette île magnifique. On est chanceux car il fait encore très beau. Il y a eu 2 tibus ici. Les grandes oreilles, tribu dominante et les petites oreilles au service des grandes. Le premier roi s'appelait Hotu Matu'a. Parti de la Polénésie en catamaran, il a amené son peuple ici parce que la terre était plus fertile et qu'il n'y avait jamais d'ouragans. Tout se passa bien pendant son règne. Mais par la suite les autres rois demandaient au petites oreilles de leur construire des statues de plus en plus grandes en leur promettant la protection de leur village. Cela n'a pas empêché la sécheresse et la famine. Donc les petites oreilles se sont rebellés et ont détruits toutes les statues Moaïs représentant la dynastie des grandes oreilles. Donc les Moaï ne représentent pas des dieux mais des rois bien humains qui possédaient certains pouvoirs grâce à l'énergie (Mana) des pierres magnétiques. Il y a d'ailleurs un lieu qui s'appelle le nombril du monde d'où on peut puiser l'énergie de ces pierres. J'ai bien essayé, mais je ne me suis pas sentie plus forte après qu'avant, malgré la démonstration de mon guide. La légende dit aussi que grâce à cette énergie magnétique, les Moaï (environ 25 tonnes et plus) se sont déplacés d'eux-mêmes pour aller se placer au bord de la mer. Le pouvoir de la télékénésie... Wow! Je n'ai pas osé rire, car j'ai respecté les croyances de Juan. Son grand-père et par la suite son père lui a raconté cette histoire. Il prend tout cela très au sérieux. Mais il s'est mis à rire quand il m'a montré la montagne qui abrite la carrière où on découpait le contour des Moaï et qui, d'après les Blancs auraient été une piste d'envol pour les ovnis. C'est en réalité un volcan éteint depuis longtemps, où se produit chaque année un triathlon typique de la Polénésie. Escalade de la montagne en courant, descente de la falaise en toboggan puis la traversée en petit bateau de roseau (caballito del mar comme à Trujillo). Derrière la montagne il existe un Moaï unique représentant la tribu des petites oreilles. En plus des petites oreilles, ils lui ont sculpté des jambes. Mais lui, n'a pas pu se déplacer seul.
L'avantage du tour privé avec un gars natif de l'endroit, c'est quil m'a amené visiter des lieux inconnus des touristes. J'ai pu voir plusieurs petites baies où les gens d'ici vont se baigner et qui abrite des grottes où vivaient les anciens. Tout cela un secret bien gardé à l'abri des touristes. Ensuite on a été voir le groupe de la dynastie des quinze Moaï. Je leur ai donné à chacun le nom d'un des membres de ma famille, de l'aînée au plus jeune. (Marie, Marguerite, Georges, Victor, Jean, Jacqueline, Robert, Pierre, Claire, Claude, Gilles, André, Monique, Lucie et Benoît). Du moins ceux qui vivaient au temps de ma jeunesse. J'ai intitulé cette plate-forme (aheu), Portrait de famille. Le tour s'est terminé sur la belle plage d'Anakene. Ici l'eau du Pacifique est reconnu pour être la plus cristalline au monde. Non il n'y a aucune contamination de la mer, très propice à la baignade. Pendant que l'on piqueniquait, j'ai appris que Juan, comme plusieurs Polynésiens, était un expert et maniaque de surf. Il dit que c'est très facile et très agréable quand les vagues sont très hautes. Il paraît même qu'il n'y a aucun danger avec les requins qui ne se sont jamais attaqués à personne ici. Juan m'a aussi parlé de la signification des tattouages en Polynésie. Rien à voir avec nos tatouages occidentaux. Ici c'est un symbole très représentatif de l'appartenance à la tribu d'origine. Même si on accepte de tatouer les touristes (commerce oblige), pour eux c'est presque une religion.
En revenant on a vu des hordes de chevaux en liberté. Ils ne sont pas sauvages et ils appartiennent à un fermier que j'ai rencontré sur la route. On a aussi traversé une bosquet d'Eucalyptus. Les arbres sont rares ici. Malheureusement, la tempête tropicale des dernières semaines en a déraciné plusieurs. Un désastre pour l'île. Il n'y a jamais d'ouragans mais les vents sont forts.

Dimanche 28 Novembre 2009
J'ai assisté à la messe Rapa Nui à la petite église du village. Le tabernacle sculpté dans un tronc d'arbre m'a beaucoup impressionnée. Le texte des chansons étaient projetés au mur. Donc je pouvais chanter avec les autres villageois en suivant tant bien que mal la mélodie. À la fin de la messe les gens se donnent la main et plusieurs ont sorti de leur banc et sont venus me donner la main. Je me sentais bienvenue. En guise de chapeau, les femmes portent une fleur dans leur chevelure. Cela doit être difficile de se recueuillir quand les touristes passent leur temps à photographier tout le long de la cérémonie.

Lundi 23 Novembre 2009
J'ai repris le chemin d'Orongo mais cette fois-ci je me suis arrêtée à la grotte pour voir les dessins rupestres sur les parois. J'en ai profité pour jouer de la flûte car l'accoustique de cette grotte est très bonne et le son sortait bien. Puis je me suis assise au bord de la falaise pour méditer un peu. Je suis repartie quand il commençaît à avoir affluence de touristes. J'ai visité aussi le vivero, où l'on tente de faire repousser certaines plantes endémiques qui avaient disparus dû à une trop grande exploitation. En revenant à l'hôtel, J'ai remarqué que le propriétaire avait laissé quelques pousses d'aloes pour les brûlures de Bertin. Cela lui a fait beaucoup de bien.

Mardi 24 Novembre 2009
Visite au musée local. J'ai pu y voir un moai féminin assez bien conservé pour son âge. C'est un petit musée, mais j'ai pris 2 heures à lire tous les panneaux pour apprendre à bien connaître l'histoire de l'île.

Jeudi 26 Novembre 2009
Bertin tente une sortie et on va au bureau de Juan pour confirmer notre billet de retour dimanche prochain. Il nous apportera notre carte d'embarquement au chalet. C'est commode de connaître un employé de Lan.

Vendredi 27 Novembre 2009
Il y a fête au village car aujourd'hui c'est: "El Día de la lingua. J'étais assise au parc pour dessiner quelques symboles d'écriture ancienne, quand une dame est venue m'inviter à l'école secondaire pour partager le repas. Le corranto est de la viande ou du poisson cuit sur des pierres chaudes et recouvert de feuilles de bananiers. Presque tous les enfants des écoles du village étaient réunis ici avec leur mère. C'est beau de les voir avec leur petite chemise polynésienne à fleurs. J'étais émue d'être si bien reçue par toutes ces femmes. Je sens que je suis acceptée comme une des leurs. Ensuite j'ai été me promener au bord de la mer. Il fait tellement beau aujourd'hui.Samedi 28 Novembre 2009
Je suis retournée à la grotte pour dessiner la falaise et les récifs. En revenant je me suis arrêtée pour voir la partie de soccer. Je me suis aperçue que j'étais la seule femme. Les spectateurs, tous des hommes me regardaient d'un air surpris. Le soccer appartient à la gent masculine.